Petits plaisirs graphiques

Mes petits plaisirs graphiques de la semaine passée :

– Envoyer in-extremis les cartes de vœux, joliment enveloppées dans les dessins de Gaspard, j’avoue avoir pris un plaisir certain à emballer chacune de celles-çi comme un petit présent, avec cette petite touche de couleur, au final cela fait de bien belles enveloppes.

– Découvrir le sublime Artbook de Rebecca Dautremer, enfin, à la maison !
Il est construit sans ordre chronologique, mais sous la forme de jeu de l’oie. Il comprend une partie de son travail des dix dernières années, avec ses esquisses, recherches, quelques photos personnelles, bref son univers et tout cela empreint de modestie, de discrétion, de douceur.
Découvrez ci dessous, un extrait de l’entretien qui ouvre l’ArtBook, qui donne le ton, et là un article paru dans « le Monde ».

Je suis contente de l’avoir tout près de moi, de pouvoir le feuilleter régulièrement, il m’inspire, me titille, me donne l’envie d’essayer quelques bricolages, c’est une fenêtre ouverte sur son univers créatif …

De quoi me faire oublier ce week-end maudit, ou il a fallu renoncer à un concert tant attendu, et puis le Momix qui se finit fin de semaine…

Extrait de l’entretien
– Rébecca Dautremer, vous êtes née Ursula Biotrovitz en 1954 à Banská ?tiavnica en Slovaquie.
– Non.
– Ha… Heu… Vos parents, immigrés russes, se retrouvent impliqués dans un scandale politique et très jeune, vous quittez votre pays d’origine pour les Pays-Bas, la Belgique et finalement la France.
– Non.
– C’est durant le trajet qui devait vous conduire jusqu’à Paris que votre famille se fait attaquer par une bande de renégats tchèques et c’est durant cette attaque que vos parents perdent tragiquement la vie. Apeurée, vous parvenez néanmoins à prendre la fuite et trouvez refuge dans la forêt de Compiègne. Là, vous serez recueillie par une meute de loups avec qui vous vivrez jusqu’à l’âge de douze ans, apprenant leur langage et partageant leur quotidien.
– Non.
– Vous ne savez pas parler aux loups ?
– Non.
– Bon… À douze ans, vous dessiniez quand même un peu ?
– Oui.
– Haaa ! Donc à douze ans, un matin de décembre, alors que la forêt de Compiègne baigne dans une lumière nimbée de brume, un rayon de soleil vient subitement éclairer votre visage, moucheté de terre, et dans votre innocence, soudain irradiée par cette incandescence astrale, vous vous destinez à devenir illustratrice. Hein ? Hein ?
– Non.
– Mais bon sang ! Qui êtes-vous vraiment, Rébecca Dautremer ?
– Non.
-…
-…
– Je continue : à l’âge de vingt ans vous intégrez les Arts décoratifs de la ville de Paris en section graphisme.
– Ouiiiii !
– Tout en gardant contact avec la meute de loups qui vous a adoptée ?
– Non.
– …

(Extrait de l’entretien par son mari Taï-Marc Le Than).